Je n’aurai pas assez d’une vie pour mettre en musique toutes les belles choses qui me passent par la tête. C’est même, certains jours, une angoisse assez étrange. Ne pas trouver le mot juste, ne pas tomber sur la note qui parle mieux que les mots…
Mais dans ces moments de doute, je me rappelle certaines choses qui me sont devenues élémentaires : pour être un bon créateur, il faut d’abord être attentif aux autres. On n’écrit pas d’abord pour soi, mais pour les autres. La sincérité et l’altruisme sont la clef de la création. Il y a bien sûr des blessures et des failles à l’origine de quelques découvertes artistiques. Sans que l’on sache trop comment, ces petites failles vont prendre l’aspect d’une œuvre d’art. Elles vont monter tout naturellement, comme la lumière prend la pente d’un vallon, comme monte une prière dressée vers le ciel. On se sent porté et inspiré. Jésus a inspiré des gens, et pas n’importe lesquels.
Des Mandela, Rosa Parks, Gandhi, des abbé Pierre et des Mère Teresa. Jésus est de ceux qui continuent d’insuffler quelque chose d’involontairement subversif. D’une certaine façon, il n’y a rien de plus moderne que Jésus, cet homme d’il y a deux-mille ans. Parce que Jésus est partout. Des Jésus fleurissent aux quatre coins du monde. Il y en a qui se lèvent face à l’exclusion sociale. D’autres qui se battent pour les démunis sans rien demander en retour.
Quel sujet pouvait être plus moderne ? Jésus, c’est une affaire !
Et c’est une affaire universelle qui concerne tout le monde. Si l’on s’en tient à la Bible, il est l’homme le plus humain que l‘histoire ait connu. Il est celui qui s’est penché sur les exclus, les handicapés, les prostituées, les pauvres. Pour certains croyants, Jésus est un médecin de l’âme. Et quand on soigne une personne, c’est contagieux : le don de soi se répand et touche ceux à qui l’on a donné. Et ceux-là donneront en retour. Comme le dit la Bible, il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Toutes ces années, j’ai gardé mon catéchisme, et en m’y replongeant, je me suis souvenu que de vieux écrits pouvaient avoir un parfum de proximité si on en tirait le meilleur.
Dans ce magazine, nous nous sommes plongés dans l’histoire de Jésus aujourd’hui. Certains des contributeurs en ont fait un ami, d’autres un guide, certains le voient seulement comme une icône culturelle. Je suis heureux de cette diversité autour de Jésus. “Aimez-vous les uns les autres.” Nous sommes partis à la rencontre de celles et ceux qui ont fait de cette phrase un précepte. Qu’ils soient remerciés d’avoir ouvert leur cœur. Car ce n’est qu’en donnant qu’on se fortifie soi-même. Bonne lecture de cet audacieux magazine !
– PASCAL OBISPO